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Les flottes privées intensifient leurs efforts pour réduire les émissions : un engagement vers une logistique durable

Dans un contexte où la pression pour adopter des pratiques plus durables ne cesse de croître, les flottes privées redoublent d’efforts pour atteindre leurs objectifs en matière d’émissions. Les normes environnementales, de durabilité et de gouvernance (ESG) sont désormais définies autant par les dirigeants d’entreprises que par les régulations fédérales. À titre d’exemple, Coca-Cola s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % en 15 ans et de devenir neutre en carbone d’ici 2050. Les nouvelles règles fédérales, quant à elles, obligent les entreprises publiques à déclarer leurs émissions à la Securities and Exchange Commission des États-Unis.

Cette évolution incite certaines entreprises à renforcer le contrôle de leurs émissions de GES en augmentant leurs flottes privées, au détriment des transporteurs sous-traitants. Mike Roeth, directeur exécutif du North American Council for Fuel Efficiency, cite Amazon comme exemple d’entreprise cherchant à mieux maîtriser ses opérations et par conséquent ses émissions de carbone. Amazon a d’ailleurs récemment publié un rapport de durabilité annuelle, indiquant que les émissions directes de leur flotte de livraison représentent près de 20 % de leurs rejets environnementaux totaux. En 2022, l’entreprise a rapporté une augmentation des émissions en raison du déplacement de l’expédition des transporteurs tiers vers Amazon Logistics.

Les efforts d’Amazon pour décarboniser sa flotte

Amazon a récemment prévu de déployer 47 tracteurs Volvo VNR Electric dans ses opérations en Californie du Sud, dans le but de décarboniser sa flotte. L’entreprise s’efforce d’atteindre cet objectif à travers diverses technologies, incluant des véhicules électriques à batterie, du gaz naturel renouvelable et des piles à hydrogène. Toutefois, Amazon reconnaît que le transport de fret longue distance reste un défi à décarboniser, en particulier en raison des besoins élevés en infrastructure de recharge des véhicules électriques le long des routes de transport.

En dépit de ces défis, l’entreprise a déjà accompli des progrès notables, notamment en investissant dans des véhicules de livraison électriques qui ont permis de livrer 145 millions de colis aux États-Unis et en Europe. Amazon teste également des véhicules lourds électriques pouvant peser jusqu’à 40 tonnes au Royaume-Uni et en Allemagne.

Les initiatives des grandes entreprises

Des entreprises majeures de la vente au détail, de la restauration et du bricolage commencent à poursuivre de manière plus agressive leurs objectifs environnementaux. Certaines étendent même leurs flottes privées pour atteindre ces objectifs. Royal Jones, président et PDG de Mesilla Valley Transportation et MVT Solutions, explique que ses entreprises ont aidé des flottes privées à trouver des efficacités de carburant dans leurs opérations. « Nous faisons beaucoup de tests via MVT Solutions pour les aider à être plus écologiques », déclare Jones. Il ajoute que certaines entreprises achètent davantage de camions car elles ne trouvent pas de transporteurs sous-traitants travaillant vers cet objectif.

MVT Solutions propose un rapport baptisé « Real-World Fuel Savings Analysis » qui identifie des économies de carburant dans les opérations des flottes. Durant les discussions avec les entreprises privées, il a été noté que l’accent est mis sur les incitations à atteindre les objectifs de durabilité, telles que des taux plus élevés par mile ou des opportunités d’affaires accrues pour atteindre certains seuils. Toutefois, bon nombre de transporteurs ne savent pas exactement ce qui doit être fait pour atteindre ces objectifs et se voir confier les missions correspondantes.

La question des camions zéro émission

Mike Roeth de la NACFE note que la durabilité est au cœur de la majorité des discussions, commençant même au niveau des chauffeurs. Ces derniers demandent ce que l’entreprise fait pour être plus durable. Les transporteurs s’engagent à répondre à ces attentes et à atteindre leurs propres objectifs ESG. L’une des premières mesures envisagées par les chargeurs pour atteindre des objectifs zéro émission est l’adoption de camions électriques à batterie. Cependant, Roeth met en garde contre les coûts élevés associés à cette transition.

La NACFE soutient le développement et le déploiement de véhicules électriques à batterie, bien qu’elle reconnaisse que cette technologie n’est pas encore adaptée à tous les segments. Néanmoins, les transporteurs et les chargeurs collaborent pour rendre cette transition possible, en identifiant des routes entre les centres de distribution qui se situent dans le rayon de recharge des camions électriques.

Royal Jones de MVT souligne également l’impact environnemental du diesel, chaque gallon brûlé émettant 22,35 livres de carbone dans l’air. Son entreprise explore des moyens de réduire ces émissions et de devenir plus économe en carburant, notamment en utilisant un mélange plus élevé de biodiesel que la plupart des camions américains. Brûler du biodiesel produit significativement moins d’émissions de carbone par rapport au diesel classique.

Optimiser les opérations est une autre approche pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire les émissions, comme le souligne Chris Oliver, directeur marketing de Trucker Path. L’utilisation d’applications de navigation peut aider les chauffeurs à suivre les routes les plus efficaces et sécurisées, réduisant ainsi le gaspillage de temps et de carburant. En se concentrant sur l’efficacité énergétique, les grands expéditeurs et transporteurs peuvent maximiser leurs efforts de durabilité sans opérer de changements significatifs vers des carburants alternatifs.

Enfin, Royal Jones rappelle que réduire la consommation moyenne de carburant d’un dixième de mile a permis d’économiser 26 000 gallons par mois. « Imaginez si vous avez plus de dix fois plus de camions que nous, cela devient des centaines de milliers de gallons de carburant qui n’ont pas besoin d’être traités, brûlés ou rejetés dans l’air », conclut-il.

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